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Tumeurs cérébrales


Ce chapitre est destiné principalement aux patients. Certaines informations médicales peuvent être légèrement simplifiées pour permettre la compréhension du grand public.

Définition

Le développement anormal de cellules dans le corps humain s’appelle une tumeur. On distingue les tumeurs dites bénignes (non agressives) des tumeurs dites malignes (agressives).

Les tumeurs du cerveau, ou tumeurs cérébrales, correspondent donc à un développement anormal de cellules du cerveau. Les cellules s’accumulent progressivement (d’autant plus vite que la tumeur est agressive) et finissent par former une masse au sein du cerveau. Cette masse va comprimer le cerveau normal et l’empêcher de fonctionner normalement.

Les tumeurs cérébrales peuvent concerner tous les types de cellules composant le cerveau. Il existe donc une multitude de type de tumeur cérébrale. Ces tumeurs peuvent être bénignes ou malignes. La tumeur cérébrale la plus fréquente est appelée glioblastome. L’ensemble de toutes les tumeurs cérébrales représente 1% de l’ensemble des tumeurs pouvant affecter l’organisme.

La cause du développement d’une tumeur cérébrale n’est pas connue de manière précise. Elles sont la plupart du temps non héréditaires.

Contrairement à la plupart des autres tumeurs pouvant se développer dans le corps, les tumeurs cérébrales ne peuvent pas envoyer de cellules malades hors du système nerveux (cerveau, moelle épinière et nerfs). Autrement dit, elles ne donnent jamais de métastase dans le reste du corps.

Symptômes et signes cliniques

Les symptômes liés aux tumeurs cérébrales sont très variables selon la localisation et le volume de la tumeur cérébrale. Du fait de la croissance progressive des tumeurs, les symptômes ont tendance à s’aggraver progressivement, en quelques semaines pour les tumeurs agressives et en quelques mois/années pour les tumeurs peu agressives.

Le développement progressif d’une tumeur au sein du cerveau va entrainer une augmentation progressive de la pression au sein de la boite crânienne, appelée hypertension intracrânienne. Cette dernière entraine essentiellement des maux de tête (céphalées), des nausées et vomissements, et des troubles de la vision (vision double, flou visuel). Ces symptômes s’aggravent d’autant plus vite que la tumeur grossit vite.

La tumeur peut être localisée dans une zone importante du cerveau (dite fonctionnelle) et ainsi empêcher cette zone de fonctionner correctement. On parle de déficit neurologique focal. Par exemple, une tumeur située en regard de la zone du cerveau qui commande les mouvements du bras droit peut entrainer une paralysie progressive du bras droit. Ces symptômes sont très variables selon la localisation de la tumeur au sein de la boite crânienne. Si la tumeur est située à distance des zones dites fonctionnelles, aucun déficit neurologique focal ne sera observé.

La tumeur peut également entrainer des crises d’épilepsie. Elles sont liées à une irritation du cerveau par la tumeur. Il existe 2 grands types de crises d’épilepsie à savoir les crises dites focales et les crises dites généralisées. Les crises focales correspondent à un déficit neurologique focal transitoire de quelques minutes avec récupération complète après la crise (ex : paralysie du bras droit pendant 20 min). Les crises généralisées correspondent à une perte de connaissance avec des mouvements des 4 membres. Une tumeur peut entrainer des crises focales, des crises généralisées ou les 2.

Enfin, certaines tumeurs peu agressives et de petite taille n’entrainent la plupart du temps aucun symptôme, et peuvent être découvertes par hasard lors de la réalisation d’un examen de radiologie réalisé pour un autre motif.

Bilans complémentaires à réaliser

Le diagnostic de tumeur cérébrale doit être confirmé par des examens de radiologie permettant de mettre en évidence une masse au sein du cerveau.

Les radiographies du crâne et/ou de la colonne vertébrale n’ont que très peu d’intérêt car elles ne permettent pas de voir les méninges.

Les 2 examens permettant de visualiser une tumeur sont le scanner et l’IRM du cerveau. L’IRM permet d’analyser le cerveau de manière plus précise que le scanner et est donc considérée comme l’examen de référence à réaliser.

Prise en charge

La prise en charge d’une tumeur cérébrale est dite multidisciplinaire, car elle fait intervenir plusieurs types de médecins spécialistes (cancérologue, anatomopathologiste neurologue, neuroradiologue, neurochirurgien, radiothérapeute). Chaque cas de probable tumeur du cerveau est discuté en réunion multidisciplinaire, organisée avec l’équipe de radiothérapie et d’oncologie (GROP, qui regroupe les centres situés à Pau (Clinique Marzet) et à Tarbes (Clinique de l’Ormeau)).

Le traitement d’une tumeur cérébrale dépend du type exact de la tumeur. Il existe une multitude de type de tumeurs. Les examens de radiologie ne permettent pas de les préciser de manière exacte. A l’heure actuelle, le seul moyen de définir avec certitude le type de tumeur cérébrale est l’analyse au microscope de cellules provenant de la tumeur. Ces cellules pourront être obtenues en pratiquant une intervention chirurgicale.

Ainsi, sauf cas exceptionnel, une intervention chirurgicale devra être réalisée devant une suspicion de tumeur cérébrale. La chirurgie réalisée peut être soit une biopsie, soit une exérèse. Le choix du type de chirurgie est réalisé par le neurochirurgien. La chirurgie est toujours réalisée sous anesthésie générale.

La biopsie consiste à prélever avec une aiguille des cellules de la tumeur. Elle permet ainsi d’envoyer des cellules au laboratoire pour analyse et obtention du type de tumeur. Elle a l’avantage d’être une chirurgie rapide et bien tolérée par le patient. L’inconvénient vient du fait que la tumeur n’est pas enlevée.

La biopsie de la lésion est réalisée avec une assistance informatique appelée neuronavigation. L’équipe de neurochirurgie de la polyclinique Pau Pyrénées dispose de la nouvelle neuronavigation Brainlab© avec un nouveau système de visée spécifique. La polyclinique Pau Pyrénées est le premier centre en France à être équipé de ce nouveau système.

L’exérèse chirurgicale consiste à retirer le plus possible de tumeur (toute la tumeur dans la mesure du possible). Elle permet ainsi d’envoyer des cellules au laboratoire pour analyse et obtention du type de tumeur. L’inconvénient de ce type de chirurgie vient du fait qu’elle est plus lourde pour le patient qu’une simple biopsie, et qu’il existe un risque plus important de séquelles neurologiques après l’intervention.

L’équipe de neurochirurgie de la polyclinique Pau Pyrénées dispose de nombreux moyens de limiter les risques de séquelles neurologiques après l’intervention. L’utilisation de la neuronavigation permet au neurochirurgien d’identifier très précisément la zone du cerveau dans laquelle se situe la tumeur. L’utilisation de produits fluorescents peut permettre d’identifier la tumeur au sein du cerveau normal pendant l’opération. L’utilisation du dissecteur ultrasonique cérébral permet de limiter nettement le risque de lésion du cerveau sain pendant l’intervention. L’utilisation d’un neurostimulateur permet également de tester le fonctionnement du cerveau pendant l’intervention et de décider quelles zones devront être préservées.

Par exemple, si la tumeur est située près de la zone du cerveau qui commande la main droite, il existe un risque de ne plus pouvoir bouger la main droite après l’opération. Lorsque le neurochirurgien placera le neurostimulateur sur la zone du cerveau responsable de ce mouvement, la main du patient ne pourra plus bouger. La zone stimulée sera préservée (même si elle contient de la tumeur) afin que le patient n’ait pas de séquelle au niveau de la main droite.

Une fois la chirurgie réalisée et le diagnostic précis du type de tumeur obtenu, un traitement complémentaire pourra être réalisé. L’intérêt d’un traitement complémentaire est discuté de manière pluridisciplinaire (entre neurochirurgien, oncologue, radiothérapeute, anatomopathologiste et neuroradiologue). Il dépend de l’agressivité de la tumeur et de la chirurgie réalisée. Ce traitement comporte principalement des médicaments (chimiothérapie) et/ou de la radiothérapie.

La radiothérapie consiste à envoyer, par le biais d’une machine, des rayons sur la tumeur pour en détruire les cellules.

La chimiothérapie consiste à administrer des médicaments qui vont aller détruire les cellules de la tumeur.

Dans tous les cas, un suivi régulier avec une IRM cérébrale est nécessaire pendant plusieurs années (et souvent à vie), même en cas de tumeur considérée comme guérie.

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