Tumeurs méningées


Ce chapitre est destiné principalement aux patients. Certaines informations médicales peuvent être légèrement simplifiées pour permettre la compréhension du grand public.

Définition

Par définition, les méninges constituent des membranes qui entourent le cerveau, la moelle épinière et certains nerfs. Ces méninges se répartissent en 3 couches successives, à savoir la dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère (de l’extérieur vers l’intérieur). L’ensemble de ces 3 couches est extrêmement fin (1mm).

Au niveau de la tête, les méninges sont situées entre le cerveau (à l’intérieur) et les os du crâne (à l’extérieur). Au niveau de la colonne vertébrale, les méninges sont situées entre la moelle épinière/queue de cheval (à l’intérieur) et les vertèbres (à l’extérieur).

Le développement anormal de cellules dans le corps humain s’appelle une tumeur. On distingue les tumeurs dites bénignes (non agressives) des tumeurs dites malignes (agressives).

Les tumeurs des méninges les plus fréquentes sont les méningiomes (plus de 95% des cas). Ils correspondent à une accumulation anormale de cellules au niveau de l’arachnoïde. Ceci va d’abord entrainer un épaississement de cette membrane, puis la formation d’une véritable masse de cellules. Cette masse se développe donc en dehors du cerveau ou de la moelle épinière/queue de cheval. De par sa localisation, cette masse peut entrainer une compression du cerveau (pour les méningiomes crâniens) ou de la moelle épinière/queue de cheval (pour les méningiomes de la colonne vertébrale).

Les méningiomes sont plus fréquents au niveau du crâne que de la colonne vertébrale, ainsi que chez les femmes. Ce sont dans la plupart des cas des tumeurs bénignes, dont la croissance très lente se fait sur plusieurs mois/années.

La cause du développement d’un méningiome n’est pas connue de manière précise. Certains méningiomes peuvent être lien à la prise de médicaments hormonaux.

Symptômes et signes cliniques

Les symptômes liés aux méningiomes sont en lien avec une éventuelle compression du cerveau ou de la moelle épinière/queue de cheval.

Méningiome de petite taille (peu importe sa localisation)

Lorsque le méningiome est de petite taille, il n’entraine la plupart du temps aucun symptôme (son volume est trop petit pour entrainer une compression importante du cerveau ou de la moelle épinière/queue de cheval). Il pourra être alors découvert par hasard lors de la réalisation d’un examen de radiologie réalisé pour un autre motif.

Méningiome de grande taille localisé au niveau du cerveau

Lorsque le méningiome est plus gros et localisé au niveau du cerveau, plusieurs types de symptômes peuvent survenir et s’aggraver progressivement en quelques mois/années (en lien avec l’augmentation de volume du méningiome).

L’accumulation d’une masse dans la boite crânienne va entrainer une augmentation de la pression au sein de la boite crânienne, appelée hypertension intracrânienne. Cette dernière entraine essentiellement des maux de tête (céphalées), des nausées et vomissements, et des troubles de la vision (vision double, flou visuel).

Le méningiome peut également comprimer une zone importante du cerveau (dite fonctionnelle) et ainsi empêcher cette zone de fonctionner correctement. On parle de déficit neurologique focal. Par exemple, un méningiome situé en regard de la zone du cerveau qui commande les mouvements du bras droit peut entrainer une paralysie très lentement progressive du bras droit. Ces symptômes sont très variables selon la localisation du méningiome au sein de la boite crânienne. Si le méningiome est situé à distance des zones dites fonctionnelles, aucun déficit neurologique focal ne sera observé.

Dans certains cas, le méningiome peut entrainer des crises d’épilepsie. Elles sont liées à une irritation de la surface du cerveau par le méningiome. Il existe 2 grands types de crises d’épilepsie à savoir les crises dites focales et les crises dites généralisées. Les crises focales correspondent à un déficit neurologique focal transitoire de quelques minutes avec récupération complète après la crise (ex : paralysie du bras droit pendant 20 min). Les crises généralisées correspondent à une perte de connaissance avec des mouvements des 4 membres. Un méningiome peut entrainer des crises focales, des crises généralisées ou les 2.

Méningiome de grande taille localisé au niveau de la moelle épinière/queue de cheval

Lorsque le méningiome est plus gros et localisé au niveau de la colonne vertébrale, plusieurs types de symptômes peuvent survenir et s’aggraver progressivement en quelques mois/années (en lien avec l’augmentation de volume du méningiome).

Le développement du méningiome va entrainer des douleurs au niveau de la colonne vertébrale en regard.

Le méningiome peut comprimer la moelle épinière et la faire dysfonctionner. Ceci se traduit par une difficulté pour le cerveau d’envoyer correctement des informations motrices vers les muscles (faiblesse musculaire dans les jambes et/ou les bras, impression de maladresse avec lâchage d’objet), ou par une difficulté à la peau d’envoyer des informations sensitives exactes au cerveau (engourdissements, fourmillements, sensations de membres morts, difficulté à marcher par perte d’équilibre). Parfois, il peut également exister des troubles du contrôle des urines ou des selles.

Le méningiome peut comprimer la queue de cheval et faire dysfonctionner les racines nerveuses la composant. Ceci traduire par une difficulté pour le cerveau d’envoyer correctement des informations motrices vers les muscles (faiblesse musculaire dans les jambes), ou par une difficulté à la peau d’envoyer des informations sensitives exactes au cerveau (douleurs dans les jambes, engourdissements, fourmillements). Parfois, il peut également exister des troubles du contrôle des urines ou des selles.

Bilans complémentaires à réaliser

Le diagnostic de méningiome doit être confirmé par des examens de radiologie permettant de mettre en évidence des anomalies au niveau des méninges.

Les radiographies du crâne et/ou de la colonne vertébrale n’ont que très peu d’intérêt car elles ne permettent pas de voir les méninges.

Les 2 examens permettant de visualiser un méningiome sont le scanner et l’IRM. L’IRM permet de visualiser le cerveau ou la moelle épinière/queue de cheval de manière plus précise que le scanner et est donc considérée comme l’examen de référence à réaliser.

Prise en charge

Le traitement du méningiome dépend de son volume, de sa localisation et des symptômes liés à son développement. Du fait de l’évolution très lente d’un méningiome, le traitement du méningiome n’est que rarement réalisé en urgence (sauf cas particuliers).

A l’heure actuelle, il n’existe pas vraiment de médicaments permettant de faire diminuer le volume d’un méningiome.

Une simple surveillance (avec par exemple une IRM de contrôle annuelle) peut être proposée pour les méningiomes de petite taille n’entrainant pas de symptômes particuliers.

La chirurgie est en général proposée soit pour les méningiomes de grande taille, soit pour les méningiomes qui grossissent progressivement lors des IRM de surveillance, soit lorsqu’il existe des symptômes importants en rapport avec le méningiome. La chirurgie est toujours réalisée sous anesthésie générale. Son objectif est de retirer complétement (dans la mesure du possible) le méningiome, qui sera envoyé au laboratoire pour une analyse au microscope permettant de confirmer avec certitude le diagnostic. Un suivi (en général annuel) par IRM est ensuite proposé afin de vérifier l’absence de récidive de méningiome.

L’équipe de neurochirurgie de la polyclinique Pau Pyrénées dispose de nombreux moyens de limiter les risques de l’intervention chirurgicales.

  • Risque de saignement important pendant l’opération : si le méningiome est identifié comme à risque important de saignement, il est possible d’aller boucher les vaisseaux qui lui apporte le sang. Cette procédure s’appelle une embolisation. Elle est réalisée quelques jours avant l’intervention chirurgicale, au centre hospitalier de Pau, par le docteur Richter (neurologue).
  • Risque de lésion du cerveau pendant l’opération : l’utilisation de la neuronavigation permet au neurochirurgien d’identifier très précisément la zone du cerveau dans laquelle se situe la tumeur (voir section technologies chirurgicales). L’utilisation du dissecteur ultrasonique cérébral permet de limiter nettement le risque de lésion du cerveau pendant l’intervention (voir section technologies chirurgicales).
  • Risque lié au réveil après l’opération : dans les cas où le neurochirurgien suspecte que le réveil après anesthésie générale peut être lent et/ou difficile, le patient est transféré en réanimation au centre hospitalier de Pau immédiatement après la chirurgie. Le réveil du patient sera réalisé de manière progressive dans ce service spécialisé, sous surveillance rapprochée.

La radiothérapie (méthode qui consiste à envoyer, par le biais d’une machine, des rayons sur le méningiome pour en détruire les cellules) peut s’avérer utile dans certains cas de méningiome inopérable (leur localisation peut rendre la chirurgie trop risquée) ou après la chirurgie si celle-ci montre un retrait incomplet du méningiome ou un méningiome agressif après analyse au laboratoire.

Enfin, dans le cas très particulier des méningiomes en lien avec la prise de médicaments hormonaux, un simple arrêt des médicaments hormonaux peut suffire à faire diminuer la taille du méningiome.

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